Un peu d histoire

Un peu d histoire

Saint André de Lidon tire son nom du village de Lidon qui fut certainement l’agglomération primitive. Ce nom qui semble d’origine ligure évoque, comme tous les “lidos” un habitat au bord de l’eau. Ce n’est que bien plus tard qu’une autre agglomération se forma, peut-être pour éviter l’humidité du marais, sur le petit éperon rocheux qui domine la Seudre.

Le nom de Saint-André est en effet nécessairement postérieur à l’évangélisation du pays et ne doit guère remonter au-delà du VIIème siècle.

A part son église dont une partie est classée datant du XIIème siècle, Saint-André de Lidon possède peu d’édifices historiques. Parmi les vieilles pierres, signalons quelques moulins à vent et fours à chaux répartis dans la campagne.

Saint-André de Lidon possède cependant un autre type de monument, c’est son histoire, de l’âge de pierre à nos jours. En effet, le Chanoine P.M Tonnellier décédé en 1977, a écrit et légué notre histoire et une partie inédite de l’Histoire de France en un volume imprimé par la Commune en 1988 comportant 500 pages. Ce livre est disponible en mairie ainsi que dans les librairies des alentours. Les spécialistes comme les amateurs d’art et d’histoire y trouveront une mine de renseignements.

Saint-André de Lidon ne s’est pas toujours appelé Saint-André de Lidon!!

Par décision du 5 vendémiaire de l’an 2 (16 octobre 1793), le gouvernement de la République avait décrété que les noms des communes évoquant la religion ou la royauté seraient remplacés. C’est ainsi que Saint-André de Lidon devint “l’Union de Lidon”. On trouve une première mention de “l’Union de Lidon” dans les registres des mariages de la commune, sous la plume de Mathieu BAURE, officier municipal, à la date du 6 frimaire 1793!!! Cette date, mélange de calendrier révolutionnaire (mois de frimaire) et de calendrier grégorien (année 1793) marque bien le trouble de Mathieu BAURE et de la population lidonnaise toute entière, face au changement de calendrier, trouble auquel s’ajoute celui du changement de nom.

Mais on n’efface pas, comme ça, par simple décret, des siècles de pratique. Si le calendrier révolutionnaire a duré 14 ans, le changment de nom n’a duré que quelques mois et dès la fin de l’an 3 (septembre 1795) on note dans les registres de la mairie, le retour de Saint-André de Lidon et la disparition de “l’Union de Lidon” dans les oubliettes de l’histoire révolutionnaire.

On peut voir au musée de Saint-André, un linteau provenant de l’église, marqué “TEMPLE DE LA VERITE & DE L’UNION” rappelant l’époque révolutionnaire qui transforma la maison de Dieu en temple de la Vérité.

 

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L’église

L’église Saint-André dépendait du Prieuré Saint-Eutrope de Saintes jusqu’à la Révolution Française ne 1789. Elle a été ruinée pendants les guerres de religion au XVIème siècle. La nef et le choeur ont été reconstruits plus tard. De nombreux éléments de réemploi d’origine médiévale sont d’ailleurs visibles dans les murs.

La chapelle méridionale du XIIIème siècle est le dernier témoin de l’église médiévale. Son architecture soignée et austère témoigne du premier gothique saintongeais, encore fortement emprunte de tradition romane. Cette chapelle (classée Monument historique ne 1943) de deux travées voutées d’ogives possède une crypte ossuaire dont la voûte a disparu, détruite lors des guerres de religion. La particularité de cette crypte est d’être semi-enterrée. En effet, lors du creusement du sol, le rocher a été rencontré très tôt et il était trop difficile de le creuser. C’est pour cela que la crypte portait le sol de la travée orientale de la chapelle à une hauteur plus élevée que celle de l’église et qu’elle a été appelée “chapelle haute”. La crypte est ornée de chapiteau à protomes (têtes humaines) et de courtes colonnettes avec de curieuses bases. La façade de la chapelle a été dotée de son petit clocher-arcade sans doute au moment de la disparition du clocher.

Atelier du patrimoine de Saintonge

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